Max, double de l’auteur est le tenancier du Sevilla Bar, îlot et havre de tranquillité, lieu
de rencontres, quelque part dans un quartier d’une grande ville suisse. Sous son
regard lucide et quelque peu désabusé, le temps qui passe transforme tout, et la post-
modernité qui s’était jusqu’à présent, petit à petit insidieusement glissée dans le
monde, achève ouvertement son entreprise de destruction d’une époque presque
révolue dans laquelle l’absolue monotonie, jusqu’alors, n’avait pas laissé les marques
si caractéristiques de la laideur uniforme et qui envahit désormais jusqu’aux paysage
de la campagne…
Chronique douce-amère de notre temps, « Au Sevilla Bar », réussit, avec un ton léger,
à entraîner son lecteur dans une réflexion profonde et l’invite à contempler le monde
contemporain avec douceur et mélancolie ; grâce à la prose de son auteur qui
conjugue harmonieusement tendresse et nostalgie, l’expérience de l’amertume est
épargnée à celle ou celui qui entrera dans ce livre singulièrement empreint de
délicatesse, et qui, une fois refermé, résonne longuement des sujets graves dont il
traite.
Pascal Dober